«
Mais je reste étonné, et parfois même irrité, par beaucoup de suppositions sur les “sources” de la nomenclature et les théories ou fantasies concernant des significations cachées. Celles-ci ne me semblent être rien de plus que des amusements privés et en tant que tels, je n’ai aucun droit ou pouvoir d’émettre des objections à leur sujet, bien qu’elles soient, je pense, dénuées de valeur pour l’élucidation ou l’interprétation de ma fiction. Si elles sont publiées, je proteste lorsqu’elles paraissent être (comme c’est souvent le cas) des broderies inauthentiques sur mon travail, ne faisant la lumière que sur l’état d’esprit de leurs inventeurs, pas sur moi ou sur mes vraies intentions et méthodes. »
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Lettres — N
o 297 « Brouillon d’une lettre à “M. Rang” » — Août 1967
e lecteur qui découvre le Seigneur des Anneaux pour la première fois ne peut s’empêcher d’être fasciné par la richesse de l’onomastique de Tolkien. Dans son œuvre, les noms ne servent pas simplement de repère à l’action ; leur profusion renforce l’impression de vraisemblance qui imprègne le récit et lui donne une dimension supplémentaire. Dès lors, il n’est pas étonnant que de nombreuses personnes aient cru y voir des messages cachés et se soient efforcés d’en tirer des significations cabalistiques. De telles entreprises déplaisaient souverainement à Tolkien, car elles déformaient le sens de son œuvre et ignoraient totalement sa méthode d’invention linguistique. Il n’est donc pas inutile de procéder dans cette section à un examen détaillé des étymologies des noms apparaissant dans l’œuvre de Tolkien.
J.R.R. Tolkien — Juillet 2001, édité et annoté par Carl Hostetter, traduit de l’anglais par Damien Bador
Cet essai historique et étymologique, uniquement intitulé « Nomenclature » par son auteur, appartient à un ensemble de textes similaires datés d’environ 1967–1969 par Christopher Tolkien, qui inclut « Of Dwarves and Men », « The Shibboleth of Fëanor » et « L’Histoire de Galadriel et Celeborn », qui furent publiés, en tout ou partie, dans Contes et légendes inachevés et The Peoples of Middle-earth. De fait, Christopher Tolkien donna de nombreux extraits de cet essai dans les Contes et légendes inachevés. Il prépara une présentation plus complète de ce texte pour The Peoples of Middle-earth, mais elle fut exclue de ce volume pour des raisons de place.
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J.R.R. Tolkien — 2007 édité par Christopher Gilson
ambar « monde » ; umbar « destin ». Ces mots semblent avoir été étroitement apparentés à l’origine. Umbar était le nom quenya de la lettre , qui, dans l’usage quenya, avait la valeur mb ; ce mot fut sélectionné car les noms de ces combinaisons très utilisées, mais jamais à l’initiale en quenya, étaient des mots sans consonne initiale précédant les mb, nd, ñg ; la voyelle u était préférée avant m ou ñq, ñgw comme unque, ungwe, mais pour mp (ampa) aucun exemple n’était disponible.
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John Garth — Avril 2014
La première version de la Terre du Milieu de Tolkien pourrait sembler aussi différente du monde du Hobbit, du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion, qu’un gland d’un chêne adulte. Dans cet extrait de Tolkien et la Grande Guerre est reconstituée la manière dont le Légendaire de Tolkien était structuré juste avant qu’il ne parte combattre à la bataille de la Somme au cours de l’été 1916.
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Vivien Stocker — Avril 2016
L’Histoire de Kullervo, texte de Tolkien paru en 2015, vient combler un vide qui existait jusqu’alors dans l’étude de son œuvre. En effet, il était connu de longue date, par Tolkien lui-même, qu’il existait un texte faisant le lien entre le mythe finnois du Kalevala, un mythe du monde primaire, et l’un des premiers textes écrits par Tolkien, le Conte de Turambar, c’est-à-dire de façon plus générale, les tout débuts de son légendaire, le compendium de ses mythes secondaires.
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