« Les langues des Hommes, dès le début, étaient diverses et variées ; pourtant, elles étaient pour la plupart de lointaines descendantes de la langue des Valar. Car les Elfes Sombres, de diverses peuplades des Lembi, se lièrent d’amitié avec les Hommes errants en différents endroits et à différentes époques des jours les plus anciens, et leur apprirent ce qu’ils savaient. Mais d’autres Hommes apprirent aussi, exclusivement ou en partie, des Orques et des Nains ; tandis que dans l’Ouest, avant qu’ils n’arrivent en Beleriand, les nobles maisons des aînés des Hommes apprirent des Danas, ou Elfes Verts. »1)
La Route perdue — Partie II — Chapitre 5 « Le Lhammas »
es Hommes forgèrent leur langues au cours des âges sombres qui précédèrent leur contact avec les Eldar. Les langues avarines et le khuzdul semblent avoir influencé à divers degrés les premiers développements des langues humaines. Bien avant la venue des Edain en Beleriand, il semble que les langues des Hommes aient considérablement divergé les unes des autres, puisque quatre branches principales étaient déjà attestées au Premier Âge : le taliska, le halethien, le drughu et la langue des premiers Orientaux. Il est vraisemblable que d’autres langues encore aient eu cours dans l’Est et le Sud de la Terre du Milieu. Ces langues évoluèrent considérablement au cours des âges ultérieurs, jusqu’à former le complexe réseau linguistique en place à l’époque de la guerre de l’Anneau.
Le bëorien était le dialecte du taliska que parlait les gens de la Maison de Bëor. Mutuellement intelligible avec le hadorien, cette langue avait toutefois incorporé plus de tournures étrangères que celle parlée par le Peuple de Hador.
Le halethien était la langue de la Deuxième Maison des Edain. Elle n’était pas mutuellement intelligible avec le taliska. Cette famille linguistique paraît avoir presque entièrement disparu à la fin du Troisième Âge, ses seuls descendants connus étant le dunlandais et le drughu.
Le taliska ou hadorien était la langue parlée par les hommes de la Maison de Hador, qui donna plus tard naissance à l’adûnaïque, elle-même ancêtre du parler commun en usage à l’époque de la guerre de l’Anneau.
L’adûnaïque ou « Langue de l’Ouest » était la langue maternelle des Dúnedain établis sur l’île de Númenor, qui donna plus tard naissance au westron. L’adûnaïque descendait principalement du taliska, avec un fort apport du sindarin.
Le westron est le parler commun de l’Ouest de la Terre du Milieu. Dérivée de l’adûnaïque apporté par les navigateurs númenóriens qui retournèrent en Terre du Milieu, elle fut aussi enrichie par les langues indigènes de ces régions.
Le hobbitique était le dialecte du parler commun employé par les Hobbits. Il comportait un important substrat provenant des langues du Val d’Anduin et avait été influencé dans une certaine mesure par le dunlandais.
La langue du Nord était celle que parlaient les Hommes du Nord, qui furent longtemps les alliés du Gondor à l’Est de l’Anduin. Descendant d’une langue apparentée au taliska, elle fut à l’origine des autres langues du Rhovanion.
Le dalien ou langue nordique est la langue que parlaient les Hommes de Dale et d’Esgaroth, vivant non loin de la Montagne Solitaire. Le dalien descendais de la langue des Northmen, les anciens alliés du Gondor au Rhovanion. Il était donc apparenté au parler commun, mais de manière plus lointaine encore que le rohanais, ce que confirme les choix de représentation de Tolkien. Dans The Lord of the Rings, le dalien est en effet remplacé par le vieux norrois (notamment pour les noms des Nains de la Compagnie de Thorin, tirés de la Völuspá eddique) et le rohanais par le vieil anglais, tandis que l’anglais moderne était supposé représenter le westron.
Le terme de langues du Val d’Anduin recouvre les différents dialectes humains parlés dans le Val d’Anduin, comme la langue des Beornides et l’ancien parler des Hobbits, qui descendaient tous de la langue des Hommes du Nord.
Le rohanais, également appelé rohirrique, était le noms de la langue des Rohirrim depuis qu’il s’étaient établis au Calenardhon. C’était un lointain cousin du taliska, descendant de la langue des Hommes du Nord qui avaient jadis été les alliés du Gondor.
Le gondorien antique était une langue ou un groupe de langues parlé dans la région de l’Ered Nimrais avant le retour des Númenoriens en Terre du Milieu. Très peu de choses sont connues sur cette langue, dont ne subsistaient que quelques noms propres de signification oubliée à l’époque de la guerre de l’Anneau. C’était probablement la langue des Hommes des Montagnes maudits par Isildur pour avoir refusé de combattre Sauron. Il devait donc s’agir d’une branche de la famille des langues halethiennes, encore que le peu de vocabulaire attesté de part et d’autre ne permette pas de confirmer cette hypothèse.
Le dunlandais était la langue que parlaient les habitants de la Dunlande, les derniers descendants des tribus apparentées au peuple de Haleth à avoir conservé leur langue ancestrale. Rares étaient les étrangers qui comprenaient encore cette langue à la fin du Troisième Âge.
Le drughu était la langue des Drúedain, que parlait encore les gens de Ghân-buri-Ghân à l’époque de la guerre de l’Anneau. Ces derniers descendaient des Drúedain de Beleriand, alliés du Peuple de Haleth au Premier Âge.
Les langues orientales du Premier Âge étaient les langues parlées par les Hommes Bistrés qui arrivèrent au Beleriand après les Edain et dont certains se révélèrent des alliés de Morgoth lors de la bataille de Nirnaeth Arnoediad.
Fort peu de choses sont attestées sur les langues orientales du Troisième Âge, si ce n’est qu’elles devaient être aussi nombreuses et diverses que les peuples qui les parlaient dans les terres de l’Est inexplorées par les Dúnedain.
Le suderon est un terme qui recouvre les diverses langues des Haradrim, les féroces peuples du Sud qui furent des ennemis récurrents du Gondor au Troisième Âge et tombèrent fréquemment sous la coupe de Sauron. Seuls quelques mots nous en sont connus.