Nancy Martsch — 1992 traduit de l’anglais par David Giraudeau |
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Notes de lecture : En tant que présentations ou compilations, ces articles sont les plus accessibles à tous les lecteurs. Aucune connaissance sur J.R.R. Tolkien n’est requise. |
Ce texte est issu de l’ouvrage Basic Quenya, 2e éd., p. 1—2. Il est paru en 1992, à l’occasion du centenaire de la naissance de J.R.R. Tolkien et présente quelques techniques permettant de différencier plus facilement le quenya des autres langues elfiques. Basic Quenya (fr. quenya basique) est une publication de Beyond Bree, un groupe de la société Mensa des États-Unis.
Le traducteur remercie Nancy Martsch pour sa permission de traduire ce texte en français et de l’inclure sur ce site internet. |
.R.R. Tolkien créa de nombreuses langues pour son monde imaginaire : le lendarin, le danien, l’elfique primitif, le quenya, le khuzdul, etc., avec la plus grande élaboration pour les langues elfiques. Comment peut-on dire s’il s’agit de quenya ? De nombreux « dialectes », tels que le lendarin, le telerin ou le sylvain sont seulement représentés par quelques mots chacun dans le vocabulaire « principal », et sont généralement définis comme tels. D’autres, tels que le qenya ou le gnomique, ne sont employés que dans la série The History of Middle-earth, pas dans le Seigneur des Anneaux ou le Silmarillion1). L’elfique primitif ou commun se trouve principalement dans les discussions linguistiques. La plupart du temps, dans le vocabulaire « principal » (SdA ; Silm.)2), il sera question de distinguer l’elfique du non-elfique, et le quenya du sindarin. Comment peut-on identifier le quenya ?
ans un texte, il est fait référence au quenya comme le « haut-elfique », la « haute langue », la « langue ancienne », etc. (Beaucoup de matériel linguistique se trouve hors du texte, dans les appendices, les index et les notes de bas de page. Assurez-vous de les lire.) Le sindarin est également nommé « gris-elfique ». La langue elfique ancestrale est « l’elfique primitif » ou « commun ». Dans An Introduction to Elvish, Jim Allan le nomme « *proto-eldarin ». La langue parlée aux Eaux de l’Éveil était de l’elfique primitif, et non la langue connue par la suite comme le quenya.
es mots étrangers sont fréquemment, mais pas toujours, imprimés en italiques, en particulier lors de leur première apparition dans un texte. La plupart des toponymes de la Terre du Milieu, et certains noms propres, possèdent un nom étranger, habituellement elfique, et un autre en parler commun (en anglais3)), qui traduit souvent l’elfique. Les noms employés au Rohan sont pour la plupart du rohanais (anglo-saxon), les mots utilisés par les Orques sont généralement de l’orquin4), etc. Les noms donnés par les Elfes aux Hommes du Gondor sont probablement elfiques.
L’elfique primitif se trouve généralement dans les discussions linguistiques. Les bases et les racines imprimées en lettres italiques ou avec un signe de racine carré [√] sont généralement de l’elfique primitif. L’elfique sylvain (« forestier ») fut utilisé en Lórien et à Mirkwood et est associé à ces lieux : cf. SdA, App. F, p. 12225) et les CLI, chap. « L’Histoire de Galadriel et Celeborn »6). Le sindarin était la langue elfique parlée du Troisième Âge. Il était employé pour les mots et les phrases usuels, pour la majorité des noms propres et des toponymes du Troisième Âge, pour les noms des Intendants du Gondor et les Rois et Capitaines d’Arnor (ceux commençant par Ar-), pour la noblesse de Númenor, pour les lieux et les héros du Premier Âge au Beleriand et dans l’Hymne à Elbereth7). Au Troisième Âge, le quenya était une sorte de latin elfique. Il était employé pour les déclarations officielles, la poésie ou les serments8), pour les Rois ou les prétendants au trône du Gondor, pour les personnages royaux et les toponymes de Númenor, pour les noms des Valar et les toponymes d’Aman, dans la Lamentation de Galadriel [SdA, II/8, p. 412 ; N.d.T.] et la version finale de The Last Ark (MC, p. 221—223).
Cet article a été publié dans l’ouvrage
Basic Quenya,
de Nancy Martsch.
n quenya comme en anglais, certaines lettres ou combinaisons de lettres sont utilisées tandis que d’autres non. La place de la lettre est également importante : une lettre ou une combinaison de lettres peut être permise au milieu d’un mot, mais pas au début ou à la fin, ainsi ng ne peut jamais commencer un mot en anglais (Nguyen est étranger) mais peut apparaître ailleurs (sing, finger). (N.B. : certains exemples donnés ici ne s’appliquent pas hors du vocabulaire principal.)
Le quenya possède :
La lettre v est commune en quenya, plus rare partout ailleurs. La lettre w et la combinaison th sont rares en quenya, communes en sindarin. Les lettres x et z sont rares en quenya, inusitées en sindarin, mais communes dans les autres langues (l’elfique primitif fait également usage du z)9). Les trémas ¨, employés pour indiquer une voyelle prononcée, sont plus courants en quenya que dans les autres langues.
Non quenya :
L’accent circomflexe ( ^ ) n’est généralement pas quenyarin. Les marques de longueur ˉ [également nommée macron, N.d.T.] ou de brièveté ˘ [également nommé brève, voir aussi le hatchek ˇ assez similaire, N.d.T.] sont généralement réservées aux discussions linguistiques, à l’elfique primitif et au quenya. Elles ne sont [généralement] pas employées en quenya dans le texte10).
N’est pas elfique :
Quenya : hl-, hr-, hy-.
Non quenya : b, d, dh, g, io, kh, lh, mb, mh, nd, ng, rh.
Quenya :
Non quenya : les mots employant b, d ou g seuls, dans d’autres combinaisons ou également en positions initiale ou finale.
La plupart des mots du quenya se terminent par une voyelle. Les autres doivent se terminer par l, n, r, s ou t14). De fait, les mots se terminant majoritairement par des consonnes ou employant une consonne non listée par Tolkien peuvent ne pas être du quenya.
Le quenya préfère les mots longs et polysyllabiques. Le sindarin préfère les mots courts, principalement mono ou dissyllabiques. L’adunaïque, le khuzdul ou le parler noir emploient également des mots longs, mais ils contiennent des lettres, des combinaisons de lettres ou des terminaisons différentes de celles du quenya.
haque langue possède sa propre grammaire distinctive. Les terminaisons adjectivales courantes en quenya sont -ëa, pluriel -ië [e.g. laurëa, pl. laurië « doré(s) », la terminaison -ya est également courante : númenya « matinal », N.d.T.]. De nombreux adjectifs sindarins se terminent par -ui ou -en, pluriel -in [e.g. abonnen pl. ebœnnin « né plus tard, né après », annui « occidental » ; on notera également la terminaison -eb dans aglareb « glorieux », caeleb « alité, malade », deleb « horrible, abominable, répugnant », N.d.T.].
L’impératif se termine par -a en quenya, -o en sindarin.
Imrahil est adunaïque15) (SdA, App. E, p. 1201)
simbelmynë ou Halifirien sont rohanais [= vieil anglais, N.d.T.] (VT 42, p. 20)
Boromir est un mélange de sindarin et de quenya (SdA, App. F, p. 1223)
Balchoth est un mélange d’occidentalien et de sindarin (CLI, p. 711 note 24)
Forgoil est dunlandais (SdA, App. F, p. 1224)
Nimrodel, Caras Galad(h)on, Legolas et Amroth sont sylvains (SdA, App. E, p. 1222 ; Letters, p. 282 ; CLI, p. 651)